PAM Seminar recommends governments to demonstrate the utmost political will, and take joint action, to counter acts of destruction and looting of World Cultural Heritage

« La protection du patrimoine culturel mondial menacé de destruction » est le thème d’un séminaire international de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM) qui a été accueilli par le Parlement du Royaume du Maroc, sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. L’évènement a eu lieu les 14 et 15 mai 2015 à Rabat, au Maroc.

Parmi la centaine d’invités, l’évènement a compté sur la participation et la contribution de plusieurs membres du Conseil exécutif de l’UNESCO, des experts internationaux du patrimoine et du droit,  des députés euro-méditerranéens, des parlements régionaux, des universités ainsi que de diverses organisations, dont la Ligue des États arabes, l’UNESCO, l’ONUDC, et l’ISESCO.

Ce séminaire de deux jours a été ouvert par le Dr Mohamed Cheikh Biadillah, Président de la Chambre des conseillers du Maroc et Président de l’APM, M. Eric Falt, Vice-directeur général des relations externes et de l’information publique de l’UNESCO, ainsi que M. Abdulaziz Othman Altwaijri, Directeur général de l’ISESCO. À la suite de la nouvelle annonçant que des membres de l’armée syrienne avait été tués en défendant la cité antique de Palmyre, une minute de silence a été observée par les participants.

Dans son discours inaugural, le Président Biadillah s’est rallié à la déclaration du Secrétaire général de l’ONU, où ce dernier qualifie la destruction intentionnelle de notre héritage culturel commun comme un crime de guerre et décrète que les coupables doivent être tenus pour responsables. La culture n’a jamais été liée à une idéologie, et la tentative ininterrompue d’en restreindre l’accès et de s’approprier la richesse de notre passé, comme c’est le cas en Iraq, en Syrie et au Mali, est ignominieux. « C’est pour cela que je nous exhorte tous à prendre les actions nécessaires afin de protéger tout ce que nos civilisations ont accompli », a ajouté le Président de l’APM.

Enfin, il a souligné le rapport étroit entre l’héritage intangible et le développement durable, qui devraient être considérés comme des piliers de la stabilité, de la sécurité et de la croissance économique dans la région.

Durant la conférence, il a été signalé qu’en plus du respect des États et des combattants pour les conventions et les outils internationaux existants, il est nécessaire de mettre en place nouvelles méthodes et stratégies pour contrer cette récente tendance à commettre des actes terroristes contre le patrimoine culturel. De plus, les participants ont insisté sur la création, au niveau international, de mécanismes pour surveiller la vente d’objets culturels, et de considérer et sur le fait de traiter les acheteurs et les vendeurs de vestiges archéologiques volés comme des criminels. Ils ont également insisté sur l’utilisation des capacités militaires comme dernier recours à la défense des sites les plus importants.

La question du rôle de l’éducation a également été soulevée. Les nouvelles générations doivent être formées afin d’arrêter le développement de la mentalité extrémiste qui facilite le recrutement des jeunes pour aller combattre avec des groupes terroristes tels que le Daesh.

Sur la base des recommandations faites pendant la discussion, les participants ont convenu de créer un « groupe de travail sur le patrimoine culturel mondial » dont l’objectif sera de sensibiliser les gouvernements, les organisations interparlementaires ainsi que les institutions sur l’importance du patrimoine culturel mondial, de coordonner et d’harmoniser les efforts internationaux et régionaux, et de consolider les mécanismes d’action conjointe pour développer les politiques et la législation protégeant ainsi l’héritage humanitaire mondial.

Dans sa conclusion, le Secrétaire général de l’APM, l’Amb. Sergio Piazzi, a souligné le rôle de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée comme plateforme singulière pour la création de réseaux et pour le renforcement de la capacité des acteurs principaux des secteurs politiques, législatifs, et professionnels. « Alors qu’aucun effort ne devrait être épargné pour protéger la population civile, la communauté internationale a aussi l’obligation de sauvegarder l’héritage culturel de l’humanité, qui représente la mémoire de notre longue histoire ainsi que le processus sous-jacent de notre civilisation présente’, a-t-il conclu.

Le séminaire a également recommandé que les gouvernements montrent une volonté politique extrême, et qu’ils coordonnent leurs actions afin de contrer les actes de destruction et de pillage des sites d’héritage culturel mondiaux dans plusieurs régions à travers le monde. Les parlements ont été invités à promouvoir dans leurs régions respectives et fora nationaux, les provisions des conventions internationales applicables, ainsi que les résolutions votées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’UNESCO, l’UIP, et l’APM.