Religions and children cannot be the victims of Terrorism and Organised Crime – PAM Meeting in Ankara on migrations and security

L’Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM), en collaboration avec la Grande Assemblée nationale de Turquie, a organisé, à la demande expresse du Président de l’Assemblée générale des Nations Unies l’année dernière, un événement international de trois jours consacrés au lien entre mouvements de population et sécurité, dans le cadre des activités de ses première et troisième Commissions permanentes.  Accueillie par la Grande Assemblée nationale, la réunion s’est tenue à Ankara et à Gaziantep du 19 au 21 juin 2019 avec la participation de plus de 130 délégués de plus de 20 pays, dont des parlements membres de l’APM, des organisations parlementaires internationales, des gouvernements, des agences des Nations Unies, d’autres organisations internationales et la société civile.

Les participants ont été accueillis par S.E. Mustafa Şentop, Président de la Grande Assemblée nationale de Turquie, et par l’Hon. Atay Uslu, Chef de la délégation turque auprès de l’APM. S.E. Mevlüt Çavuşoğluv, Ministre des Affaires étrangères de Turquie, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies Panos Moumtzis, Coordinateur humanitaire régional du BCAH pour la crise syrienne ; M. François Reybet-Degat, Directeur adjoint du Bureau MENA au HCR pour l’Iraq et la Syrie ; M. Ilias Chatzis, Chef de la Section de la traite des êtres humains et du trafic illicite de migrants auprès de l’ONUDC ; M. Tommaso de Cataldo, Coordinateur du programme de l’OIM ; Michèle Coninsx, Sous-Secrétaire générale de l’ONU et Directrice exécutive de la DECT du Conseil de sécurité par message vidéo, ainsi que divers responsables du Ministère de l’intérieur, de l’éducation et de la santé de Turquie sont intervenus en tant qu’orateurs.

 Dans son discours d’ouverture, la Présidente de l’APM, la Sénatrice Alia Bouran, a souligné certaines des questions les plus urgentes liées aux flux migratoires, en raison d’une combinaison de facteurs de répulsion et d’attraction, tels que l’instabilité politique et les conflits civils, la mondialisation, la pauvreté, les effets du changement climatique, les persécutions politiques et les violations des droits humains. Elle a salué la générosité de la Turquie et d’autres pays qui accueillent des réfugiés et a appelé à une approche intégrée pour faire face à ce problème. Sur la question israélo-palestinienne, la Présidente Bouran a souligné que l’État palestinien devait faire partie du Moyen-Orient. Elle a conclu en affirmant que le terrorisme n’a pas de limites, religion et d’identité, et que le seul moyen de combattre la pensée radicale est de garantir le droit de vivre dans la dignité.

 S.E. Mevlüt Çavuşoğluv, Ministre des affaires étrangères de la Turquie, a souligné l’aspect humanitaire des mouvements de population et appelé les pays d’origine, de transit et de destination à coopérer plus étroitement. Il a également souligné trois questions qui affectent négativement la stabilité de la Méditerranée : la situation en Syrie, pour laquelle il espère la création d’une commission pour la rédaction de la nouvelle constitution syrienne ; la Libye, sur laquelle une nouvelle conférence globale sera organisée ; et la question israélo-palestinienne, soulignant que la solution à deux États est la seule qui puisse apporter paix et stabilité au Moyen Orient et en Méditerranée. Le Ministre a également évoqué les initiatives prises par son gouvernement pour trouver une solution durable, fondée sur l’égalité politique des deux parties, aux problèmes chypriotes. En ce qui concerne le terrorisme, il a souligné la nécessité d’assécher leurs sources et de détruire ensemble les idéologies des terroristes, soulignant qu’il est erroné d’accuser une religion tout en blâmant les terroristes.

 Le Président de la Grande Assemblée nationale a salué l’importance de la diplomatie parlementaire et le rôle unique de l’APM. Il a évoqué l’impact de la sécurité sur les mouvements de population, en termes de sécurité sociale, qui garantit le maintien d’un niveau de vie minimum, ainsi que le déséquilibre économique et l’absence de normes économiques minimales qui entraînent des mouvements de population, provoquent des migrations, obligent les gens à émigrer. Il a conclu en soulignant l’importance de prévenir les conflits et de rendre le monde entier vivable et sûr.

 L’hon. Atay Uslu a rappelé que la migration n’est pas seulement une dimension sécuritaire, mais aussi une dimension sociale, culturelle, d’opportunités et de crise. Il a également rappelé que la proportion d’immigrés impliqués dans la criminalité est inférieure à celle de la population locale, également en Turquie. Exprimant que la migration n’est pas un événement bon ou mauvais en soi, il a déclaré que si la migration est bien gérée, des opportunités se présentent également, et que la solution est l’intégration, l’harmonisation et l’élimination des problèmes dans les pays d’origine.

 Le Secrétaire général adjoint de l’ONU, M. Moumtzis, a évoqué la situation des 29 000 enfants de moins de 12 ans, nés de personnes associées à l’ISIS, hébergés dans le camp d’Al Hol, dans le nord-est de la Syrie, et a appelé à une approche politique à leur retour chez leur pays, car ils sont les plus vulnérables et sont stigmatisés dans leur communauté ; ils doivent être considérés comme des enfants, leurs droits respectés, leur nationalité déterminée et leur réhabilitation assurée.

 Les interventions et les séances publiques ont offert une occasion unique pour une plate-forme très complète et étendue pour un débat sain entre les délégués et les orateurs. Les expériences, les bonnes pratiques et la gouvernance ont également été échangées entre les délégations lors de réunions bilatérales informelles. En marge de la conférence, les délégués ont également eu le temps d’avoir un échange de vues informel avec S.E. Çavuşoğluv, Ministre des affaires étrangères de la Turquie, y compris avec les délégations israélienne et chypriote respectivement.

 Après les débats parlementaires d’Ankara, les participants à la conférence se sont rendus à Gaziantep le 21 juin pour rencontrer les autorités locales et s’informer directement de la réponse à la crise des réfugiés dans les zones frontalières turques avec la Syrie. Les délégués ont visité le camp de réfugiés de Nizip, où ils ont pu se rendre compte de la vaste gamme d’installations et de services fournis aux demandeurs d’asile, notamment des logements, des centres médicaux, des écoles, des aires de jeux pour enfants, des classes pour adultes, une bibliothèque et une unité de lutte contre les incendies. Il a été souligné que plus de 90 % des réfugiés résidant en Turquie ne vivent pas dans des camps, mais mènent plutôt une vie productive en tant que membres de la société turque. Les discussions ont également porté sur le retour des réfugiés dans les parties qui ont été stabilisées, sécurisées et restaurées. On a mis en évidence l’absence de conflit social entre la population locale et les réfugiés en Turquie grâce à une approche humanitaire réussie et globale de la crise des réfugiés, dont d’autres pays peuvent s’inspirer pour adopter les meilleures pratiques.

 Les conclusions de la discussion serviront de base à l’action future de l’APM en la matière et aux résolutions qui seront soumises pour adoption à l’occasion de la 14ème réunion plénière de l’APM, qui se tiendra en février 2020 à Athènes, Grèce.